Les assistants IA : comment composer en entreprise ?

Introduction

Le marché mondial de l'Intelligence Artificielle (IA), déjà estimé à 327 milliards d'euros en 2021, est en plein essor et près de 45 % des entreprises pensent que l'IA va améliorer le travail à distance.

Avant de commencer, petit voyage dans le temps.

Le 26 janvier 1984, Steve Jobs présente le Macintosh devant un public en folie. Pourquoi ? Parce que l’ordinateur parle. En 1984 la plupart des gens n'ont jamais utilisé d'ordinateurs et leur interface composée de lignes de texte ne les rend vraiment pas désirables, mais cet ordinateur là, il parle et s'adresse directement à son public. Steve Jobs sait très bien ce qu'il fait à ce moment-là. Il sait que la synthèse vocale est une technologie nouvelle et est la meilleure démonstration de l'innovation mais surtout de la convivialité de son interface. Malheureusement, entre temps, nous avons un peu perdu le sens de ce qui devrait nous impressionner ou non.

Dans cet article nous parlerons d’intelligence artificielle, nous évoquerons les outils les plus perfectionnés et novateurs pour notre quotidien existants à ce jour,  dont les IA conversationnels comme ChatGPT. L’objectif sera de définir les assistants IA, de mettre en avant les actions qu’ils peuvent vous aider à mener en entreprise et de déterminer leur niveau d’utilité dans les processus et les évolutions actuelles.

I. De quoi parle-t-on concrètement lorsqu’on évoque l’IA en entreprise aujourd’hui ?

En 2021, les utilisations de l’IA étaient classées en 5 catégories pour les entreprises :

  1. Le management des risques, fraudes et menaces de cybersécurité.
  2. L’amélioration de l’éthique, l'explication, et la détection de discrimination.
  3. Une aide destinée aux collaborateurs pour prendre de meilleures décisions.
  4. L’analyse des scénarios via une simulation de modèle.
  5. L’automatisation des tâches de routine.

Le marché mondial de l’IA devrait atteindre la moitié de mille milliards d’euros d’ici quelques années. Tous les secteurs seront touchés, toutes les strates de l’entreprise mais aussi et surtout tous les métiers et collaborateurs. Lorsqu’on évoque l’IA à l’échelle de l’entreprise, elle s’adresse à tout le monde, et à personne à la fois. C’est encore un concept flou qui peut être développé à l’échelle globale (management des risques, amélioration de l’étique etc.) comme à l’échelle individuelle (automatisation des tâches, analyses poussées, etc.).

L’intelligence artificielle prend et prendra une place importante dans notre quotidien puisque pour chaque métier se pose aujourd’hui la question de son remplacement potentiel ou non. L’intelligence artificielle n’est plus vue comme un outil technologique (ce qu’elle est pourtant) mais comme une révolution qui perturbe l’ensemble de nos activités personnelles et professionnelles (ce qu’elle est aussi). La grande question est : l’IA se développera-t-elle suffisamment un jour pour rendre caduques certains métiers ou aspects de nos métiers ? Quelle que soit la réponse, l’objectif pour les entreprises sera donc de trouver le moyen de composer avec.

Le développement collaborateur, le suivi des compétences, les formations, le management, toutes les parties prenantes de l’expérience collaborateur ont-elles vocation à être assistées par l’IA ? Le feedback des collaborateurs sur le sujet peut en partie y répondre, puisque 57% y voient l'opportunité d’améliorer l’expérience collaborateur.

On comptabilise, aujourd’hui, entre 75 et 375 millions d’employés qui vont avoir une réévaluation et changer de carrière d’ici à 2030. 2030 c’est déjà demain. Comment l’expérience collaborateur évoluera d’ici là ? En collaboration avec des assistants IA ? En opposition avec ces derniers ?

II. La problématique clé liée à la transformation des métiers et des opportunités à étudier

La transformation des métiers sera un enjeu majeur pour les entreprises et pour les collaborateurs qui s’y trouvent. Pour les entreprises, il faut revoir l’organisation, les équipes, les priorités mais aussi les outils à utiliser pour remplir les objectifs financiers et répondre aux attentes des collaborateurs. Pour ces derniers, il faut optimiser les actions, automatiser les tâches, déterminer les missions à faible ou forte valeur ajoutée pour déléguer si besoin, déterminer si son futur métier a un avenir, etc.

Au niveau du collaborateur, les opportunités de carrière pour certains vont exploser, tandis que pour d’autres, il faudra composer avec des difficultés croissantes… C’est une problématique qu’il est difficile d’anticiper et dont la réponse arrivera forcément a posteriori des choix faits par les collaborateurs. Les outils se perfectionneront, des nouveaux métiers émergeront, les stratégies d’entreprises suivront, le temps d’adaptation sera donc limité et il faudra composer avec.

Au niveau de l’entreprise, offrir un parcours de carrière en adéquation avec les attentes du collaborateur est essentiel afin d’engager ces derniers. Néanmoins, sans visibilité sur les 85 millions d’emplois remplacés d’ici 2 ans, la marge pour offrir une expérience collaborateur idéale se réduit.

III. Les avantages et limites de l’IA en entreprise

  • Des avantages indéniables

Au delà des problématiques, les outils d’assistances d’intelligence artificielle restent de merveilleuses méthodes pour la résolution de nombreux problèmes. Qu’ils soient conversationnels, vocaux, génératifs, tous ont quelque chose à offrir aux différentes strates de l’entreprise.

Mais sans data, pas d’intelligence artificielle. Puiser dans les données remontées par vos collaborateurs est donc clé si vous souhaitez vous adapter aux changements actuels.

  • La peur ou une vraie raison de ne pas y avoir recours en entreprise ?

7 consommateurs sur 10 possèdent quelques craintes sur l’IA – un quart des inquiétudes concernent les machines qui vont “dominer le monde”.

Dans les organisations, « le partage de la donnée est le problème principal, a noté Françoise Mercadal-Delasalles, directrice des ressources et de l’innovation du groupe Société Générale. Pour elle, une intelligence artificielle doit pouvoir puiser dans un maximum de données disponibles. « Tant qu’on n’a pas de data lake, on ne fait rien avec l’IA », est allée plus loin la responsable de la transformation numérique de la banque en pensant à une expérimentation d’assistant vocale sur une application bancaire. Un « data lake » ressemble à un réservoir de données commun pour toute une organisation.

Le rôle de la régulation s’annonce primordial pour éviter tout scandale éthique . « Si des brebis galeuses développent des algorithmes qui font de la discrimination sociale, par exemple, comment voulez-vous que le consommateur ait confiance ? », s’est interrogée Cécile Wendling.

Pour AXA, elle a réalisé une étude présentant différents scénarios d’adoption de l’intelligence artificielle. Conclusion : à horizon 2030, les algorithmes ne seront acceptés par la société que s’ils sont encadrés par un régulateur compétent. « L’acceptation sociale de la technologie influera sur son avenir, a-t-elle détaillé, deux sujets peuvent faire peur : le doute sur la responsabilité en cas de problèmes et les craintes sur l’emploi ». D’après une étude de l’OCDE, 9% des jobs pourraient disparaître, remplacés par des algorithmes ou des robots. Mais d’autres chercheurs sont beaucoup plus pessimistes.

Conclusion

Entre 8 et 9 % de la demande de travail en 2030 va être dans les nouvelles technologies, et mondialement, plus de 30% des heures travaillées pourraient être automatisées d’ici à 2030.

Pour ce qui est du futur, il y a de quoi dire…

Ce n’est peut-être pas la révolution que nous attendions mais c'est celle qui donnera probablement naissance à toutes les autres. Parce qu'une fois que nous avons développé ce langage universel, que nous avons transformé la façon dont nous communiquons avec les machines, que nous lui avons appris à nous comprendre et qu'elle sera capable de lire et d'interpréter l'ensemble du savoir que l'humanité a écrit, on ne sait pas ce qui va se passer.

Il est impossible de prédire l'impact de l'intelligence artificielle sur notre société nos emplois notre économie et même sur nos relations sociales, on peut au mieux le surestimer, au pire les sous estimer, mais personne ne peut tomber juste parce que c'est une technologie qui a le potentiel d'échapper à notre contrôle. Nous avons le droit de nous moquer de ses faiblesses et/ou de nous inquiéter de ses forces mais ChatGPT, par exemple, a fait de l'IA une réalité plus concrète pour des millions de gens qui vont entraîner son modèle. Il est sain de se poser des questions, de prendre de la distance et de se méfier mais s'il est une chose plus dangereuse que n'importe quelle technologie c'est de perdre la curiosité de l'inévitable.

Sources : Léo Duff, Passport-photo

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